lundi 22 mai 2017

Joseph Vacher (4)

Le vagabond "tueur de bergers"

Crime de Vacher
 Illustration pour
Le Progrès illustré (Lyon)
Le 19 mai 1894, le périple sanglant de Joseph Vacher commence à Beaurepaire (Isère) à quelques kilomètres de Beaufort. Une bergère, Eugénie Delomme âgée de 21 ans, est retrouvée mutilée et violée. l'un se ses seins a été tranché.
Durant trois ans, Joseph Vacher va commettre des crimes au hasard de sa route. Il est un voyageur infatigable, ce qui rend le travail de police presque impossible. En effet il n'existe, à l'époque, aucun fichier d'identification des criminels, ni aucune base de référence concernant les crimes.
Le 31 août 1895 le corps d'un berger de 15 ans, Victor Portalier, est découvert dissimulé dans une grange à Bénonces (Ain). Des témoins disent avoir repéré dans les environs un cheminot ayant comme signes particuliers, « une cicatrice ou rougeur sur l'œil droit,[il] porte un petit sac en toile et un bâton », mais le suspect s'est envolé.
le 1er mars 1896,Vacher agresse une fillette de 11 ans et tente de la violer à  (Sarthe). Il est arrête pour vagabondage et pour coups et blessures le 9 mars 1896 à Baugé (Maine-et-Loire). Vacher est arrêté et condamné à un mois de prison par le parquet, mais il n'est pas mis en relation avec l'agression de Noyen-sur-Sarthe (situé 100 km plus au nord).

Sentier-circuit
Forêt près de Champis (Ardèche)
Le 4 août 1897, Joseph Vacher agresse une fermière dans un bois à Champis (Ardèche). Mais cette dernière se défend et par ses cris alerte son mari et deux autres personnes qui viennent à son secours. Vacher est maitrisé par les trois hommes et remis aux gendarmes. Convaincu de flagrant délit d'«outrages publics à la pudeur», Vacher est condamné à trois mois de prison à Tournon le 7 septembre.

jeudi 18 mai 2017

Joseph Vacher (3)

La Jeunesse de Joseph Vacher

Asile Saint Ylie de Dôle

Joseph Vacher naît en 1869 à Beaufort dans l'Isère au sein d'une famille nombreuse de cultivateurs.
Dès sa jeunesse, Joseph Vacher se montre déjà cruel envers les animaux. Enfant violent et doté d'une force exceptionnelle, il n'hésite pas à frapper ses frères et sœurs. Cette force lui permet très tôt de travailler dans les champs, ou il commet probablement ses premiers crimes. Le 18 juin 1884, le corps sans vie d'un enfant de dix ans est retrouvé à Eclose dans l'Isère. Il a été violé et égorgé. Vacher se trouve dans la région à l'époque de ce meurtre et de trois autres crimes qui ne seront jamais élucidés.
À seize ans, il est envoyé chez les frères maristes de Saint-Genis-Laval où il restera deux ans. Au lieu d'y en retirer une éducation convenable, il se distingue par son indiscipline et son immoralité qui lui vaudront d'être exclu. Il restera cependant profondément marqué par ce passage chez les religieux.

Il est renvoyé chez ses parents qui l'emploient aux travaux agricoles. Il aurait alors agressé sexuellement un valet de ferme de douze ans. Ses parents décident de l'envoyer à Grenoble chez sa sœur Olympe devenue tenancière de maison close. Il travaille dans une brasserie et fréquente les prostituées.

Joseph Vacher en tenue de sergent
Joseph Vacher en tenue de sergent
Il est incorporé en 1890 et est affecté à Besançon. Durant le début de son service militaire, il subit les brimades de ses camarades. Ils le considèrent comme "l'idiot du village". Il essaie pourtant d'accéder au grade de caporal mais est recalé. De désespoir et de colère face à ce qu'il considère comme une injustice, Joseph Vacher essaie de mettre fin à ses jours. Cette tentative de suicide lui vaut alors son premier examen psychologique. Le colonel venu lui rendre visite l’interroge et il lui accorde le galon. Son comportement particulièrement violent et autoritaire le passer du statut de souffre-douleur à celui de tortionnaire. De ce fait, il est craint et obéi des hommes de troupe ce qui lui permet d'être rapidement promu sergent.


C'est à cette époque qu'il rencontre Louise Barrand, qu’il demande en mariage en 1893. Face au refus de cette dernière, il essaie de de la tuer en lui tirant trois coups de pistolet avant retourner l'arme contre lui. L'un comme l'autre ne sont que blessés, mais Vacher garde les séquelles des deux balles qui ne peuvent pas être extraites de sa boite crânienne. Il reste partiellement paralysé de la partie droite du visage et gardera l'œil droit gonflé et injecté de sang.
Il est alors considéré irresponsable et interné à l'asile de Dole  et retiré du service actif de l'armée. En réaction des mauvais traitement qu'il dit subir à Dole, il tente de s'évade, mais est repris à Besançon. Il est par la suite interné à l'asile Saint-Robert près de Grenoble. Il en sort le 1er avril 1894, après l'expertise du Dr Dufour qui le considère totalement guéri.

lundi 15 mai 2017

Guy Georges (2)

Guy Georges au cinéma :

L’affaire SK1 (Frédéric Teillier 2015)

Synopsis : Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au cœur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien ».

Le film suit l’enquête, du premier crime jusqu’au procès de façon chronologique.
Très bonne adaptation de l’excellent livre de Patricia Tourancheau « La traque » qui met en avant les doutes, les erreurs, l’obstination d’une équipe de flics à la poursuite du tueur de l’Est Parisien. Les acteurs (Raphaël Personnaz , Nathalie Baye, Olivier Gourmet ) sont parfaitement investis par leur rôle.

Anecdote : La salle d’Assises dans laquelle le procès se déroule dans le film est la véritable salle du procès de Guy Georges.
Suite au viol d’une de ses amies, le réalisateur Frédéric Tellier, traumatisé, s’est intéressé à Guy Georges, violeur et tueur en série des années 1990, dont il a suivi l’histoire.

jeudi 11 mai 2017

Guy Georges (1)

Nom : Georges (Rampillon)
Prénom : Guy
Surnoms :  Le tueur de l’Est Parisien
                Joe the killer
 


: 15 octobre 1962
A : Vitry-Le-François
Nombre de victimes : 7 meurtres et viols, une tentative de viol et plusieurs agressions (pour lesquelles il a été emprisonné).


Sa vie : 

Enfant non désiré d’un soldat américain et d’une hôtesse, Guy Georges est confié à la DDASS. Elève médiocre, il vit une scolarité chaotique. Dès son adolescence, il arrive difficilement à contrôler ses pulsions violentes. Il sombre dans la délinquance et vit entre les squats et la prison (pour viol, agression et vol) pendant les années 1980.

Ses Crimes : 

Le 24 janvier 1991, il suit la jeune Pascale Escarfail jusqu’à son domicile où il l’agresse au couteau, la viole et l’égorge. S’en suivent sept années ponctuées d’assassinats et d’agressions sexuelles, qui se terminent par son arrestation le 26 mars 1998.

Enquête :

« L’affaire SK1 » reste l’une des enquêtes les plus difficiles le la brigade criminelle. Dans un premier temps, les enquêteurs n’ont pas été en mesure de recouper les différentes affaires. La pierre angulaire de l’enquête sera l’agression d’Elisabeth Ortega. La jeune femme qui survit à son agression travaillera à l’enquête avec la police pendant 3 ans. Guy Georges sera finalement le premier criminel identifié grâce à une expertise ADN.

Condamnation :

Lors de son procès en 2001, la défense prend d’abord le parti de nier en bloc les accusations, mais après le témoignage de d’Elisabeth Ortega, Guy Georges cède. Il avoue à la barre sept meurtres et une agression. La cours le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans. Avec les aménagements de peine, Guy Georges sera libérable en 2020.

lundi 8 mai 2017

Albert DeSalvo (2)

Albert DeSalvo au cinéma :

L’étrangleur de Boston (Richard Fleischer 1968)

Synopsis : Boston, 1962. Une vieille femme est retrouvée étranglée à son domicile. Les mobiles du crime sont inexplicables. Au cours des deux années suivantes, douze autres femmes sont assassinées dans des circonstances similaires. Le procureur général Bottomly est désigné pour prendre l'affaire en main. Un jour, Alberto DiSalvo, un modeste ouvrier, est arrêté par la police pour avoir pénétré dans un appartement par effraction...

Film avec deux parties très distinctes. La première consacrée à l’enquête, la seconde étant plus axée sur le personnage du tueur. Plus ou moins fidèle à la vie de DiSAlvo (son aspect « mesureur » n’est pas évoqué).
Très bonne interprétation de Tony Curtis méconnaissable.

Dans un registre très différent nous devons à Richard Fleischer le remarquable « Soleil vert).

Anecdote : Rôle a contre emploi pour Tony Curtis plutôt catalogué comme acteur de comédies romantiques ou humoristiques comme « Certains l’aime chaud ». Prestation époustouflante de Tony Curtis à l’image d’un Michel Galabru dans « le juge et l’assassin » ou d’un Coluche dans « Tchao Pantin ». 

L'Etrangleur de Boston est le premier film à adopter la technique dite du split-screen ou image multiple, qui présente plusieurs scènes ou angles de prises de vue d'une même scène sur un même écran. Convaincu de l'apport de ce procédé pour son film, Richard Fleischer eut le plus grand mal à convaincre les producteurs, qui craignaient de perdre l'attention du public qui ne "saurait alors plus où regarder".


jeudi 4 mai 2017

Albert DeSalvo (1)

Albert deSalvo2
Nom : DeSalvo
Prénom : Albert
Surnoms :  Le Mesureur
  L’Homme en vert
                   L’Etrangleur de Boston




: 3 septembre 1931
A : Boston (Massachussetts, Etats-Unis)
Nombre de victimes : 13 meurtres et près de 350 viols (2000 selon DeSalvo).


Sa vie : 

Albert DeSalvo est issu d’une famille ouvrière américaine. Il sombre très jeune dans la délinquance incité par son père, un alcoolique violent. Ses premières expériences sexuelles précoces sont à l’origine de son appétit sexuel débordant. Après des nombreux séjours en maison de redressement, DeSalvo s’engage dans l’armée où il trouve le cadre dont il avait besoin. Il quittera l’armée en 1956.
Il travaille alors comme ouvrier sur les chantiers. En dehors de son travail, DeSalvo fait du porte à porte disant travailler pour une agence de mannequins. Il se propose de prendre les mesures de belles jeunes femmes. L’agence n’existe pas, mais DeSalvo peut ainsi toucher le corps de ses victimes. Appréhendé par la police, il sera incarcéré pendant près d’un an.

Ses Crimes : 

Entre juin 1962 et janvier 1964, un tueur étrangle treize femmes à Boston, après les avoir violées et mis en scène dans des postures dégradantes.

Enquête :

La police croit que deux tueurs sont à l’œuvre car six meurtres touchent des personnes âgées et sept des victimes plus jeunes. Un « Bureau de l'Etrangleur » est spécialement créé et la police fait appel à un pionnier du profilage criminel. Ce criminologue affirme qu’il n’y a qu'un seul tueur qui a évolué dans son parcours criminel.
En octobre 1964, DeSalvo tente de violer une jeune femme mais finalement renonce. Elle dresse un portrait-robot qui permet à une patrouille de police d'arrêter DeSalvo. Il passe alors aux aveux avec des détails que seul l'assassin pouvait connaître.

Condamnation :

Il est condamné à l'emprisonnement à perpétuité pour les viols qu'il a reconnus et non pour meurtre faute de preuves suffisantes. Il sera assassiné en prison le 25 novembre 1973 à Walpole (Massachussetts, Etats-Unis). DeSalvo sera officiellement convaincu de meurtre par une expertise ADN en 2013.

lundi 1 mai 2017

Le Zodiac (2)

Le Zodiac au cinéma

Zodiac (David Fincher 2007) 

Synopsis : Le 4 juillet 1969, le soir de la fête de l'Indépendance, deux jeunes adultes se font tirer dessus entre les villes de Benicia et Vallejo en Californie. Un homme contacte les services de police locaux et annonce avoir commis ce crime.
Le San Francisco Chronicle, l'un des importants journaux de la ville, reçoit ensuite une lettre revendiquant ce meurtre, tout comme deux autres quotidiens de la région. Le tueur présumé, qui se présente sous le pseudonyme du Zodiac, accompagne sa revendication d'une énigme. Robert Graysmith est un jeune dessinateur du journal. Sa vie bascule lorsqu'il se lance dans le déchiffrage de cette énigme, poussé par sa passion pour les casse-têtes. Il « enquête » alors plus profondément notamment avec Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au journal. En parallèle, les inspecteurs chargés de l'enquête, David Toschi et William Armstrong, font leur possible pour mettre fin à la série et recouper les informations multiples. Durant de nombreuses années, le Zodiac se joue des policiers et des journalistes en accumulant les énigmes, les vraies et fausses revendications, les appels télévisés et les meurtres sans indice.

Après « Seven » en 1995, les critiques et les spectateurs espéraient ou redoutaient ce nouveau film de David Fincher sur la thématique du serial killer. Mais autant « Seven » semblait convenu et prévisible, autant « le Zodiac » surprit par sa narration très chronologique dénuée de toute fantaisie.

Fincher teste la recette du film à enquête en l’éprouvant soigneusement : le film suit chronologiquement toute l’affaire et ne s’autorise quelques ellipses que pour témoigner de la dimension obsessionnelle que prend l’histoire sur ses héros.

Si « Seven », est un blockbuster qui joue sur son casting avec dans les rôles principaux  Brad Pitt, Morgan Freeman et pour les seconds rôles Gwyneth Paltrow et Kevin Spacey, « Zodiac » lui mise moins sur la notoriété de ses acteurs (Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo…) que sur la qualité du scénario.

Anecdote : David Fincher a été, enfant, marqué par cette affaire. Habitant la région, il utilisait les bus scolaires, surveillés par la police, qu'un suspect se revendiquant comme étant le tueur du Zodiaque avait menacé de faire sauter. Sa voisine était une des policières enquêtant sur l'affaire et il avait pique-niqué en famille au Lac Berryessa, juste après qu'un des meurtres du Zodiac y fut commis.


Le dossier en cours

Sherlock Holmes (3)