jeudi 28 février 2019

Roman : Le Piège de Vernon

Le Piège de Vernon

Un thriller de Roger Smith
Paru aux édition Calmann-Lévy (2014)

Le petit Sunny Exley, quatre ans, se noie en face d'une maison de plage luxueuse du Cap, pendant que son père, Nick, fume de l'herbe et que sa mère, Caroline, est dans les bras de son amant. Le seul témoin du drame est Vernon Saul, un ancien flic au passé trouble, ne bouge pas. Il se contente d'attendre, puis, une fois la fillette morte, feint un bouche-à-bouche très utile à ses plans de chantage. Quelle plus belle proie que Nick Exley lorsqu'il comprend enfin à quel point il est responsable de la mort de sa fille ?

Toujours aussi explosif dans ce quatrième roman, Roger Smith nous emmène à la limite entre le bien et le mal. Dans l’Afrique du Sud que l’auteur dépeint, rien n’est jamais ni tout blanc, ni tout noir (un comble au pays de l’Apartheid).

jeudi 21 février 2019

Joseph Vacher (6)


Le procès

Couverture du "Petit Journal", 15 Janvier 1899.
 "Le réveil de Vacher"
Le 14 juin 1898, suivant la procédure judiciaire, le juge d'instruction Fourquet charge trois médecins dont Alexandre Lacassagne et les médecins aliénistes Antoine-Auguste Pierret et Fleury Rebatel, de dresser un rapport sur l'état mental de Vacher.

Durant son procès, qui débute le 26 octobre 1898 et dure trois jours, l'accusé se comporte de manière excentrique, portant un panneau autour du cou sur lequel est écrit « j'ai une balle dans la tête » et hurlant « Vive Jésus ! Vive Jeanne d'Arc », sans que l'on sache s'il s'agit là d'un authentique délire ou d'une volonté d'amadouer et de susciter la pitié chez le jury en se faisant passer pour fou.

Les débats concernant la santé mentale de Vacher

Vacher aurait été victime d'un empoisonnement, suivi d'une typhoïde.

Découverte de restes humains dans un puits,
près de Tassin-La-Demi-Lune. 1897
En outre, selon le rapport médico-légal établi par le docteur Bozonnet à la prison de Belley le 19 septembre 1897 : « Le nommé Vacher, détenu, vingt-huit ans, est atteint de débilité mentale, d’idées fixes voisines des idées de persécutions, de dégoût profond pour la vie régulière. Il présente une otite suppurée et une paralysie faciale, consécutives à un coup de feu. Il affirme aussi avoir deux balles dans la tête. La responsabilité de Vacher est très notablement diminuée. »

En revanche, le rapport du docteur Lacassagne, à la suite d'une longue démonstration qui s'évertue davantage à souligner le degré d'atrocité des crimes reprochés à Vacher, conclut : « Vacher n'est pas aliéné ; il est absolument guéri et complètement responsable des crimes qu'il a commis et avoués. »

Condamnation et exécution

Jugé avec une certaine hâte Joseph Vacher est condamné à mort par les assises de l'Ain pour le seul assassinat de Victor Portalier.
Le 31décembre 1898, il est guillotiné à Bourg-en-Bresse.
Les dernières paroles du condamné seront : « C'est heureux que je me sois fait couper les cheveux » selon Le Petit Parisien, « La voilà, la victime des fautes des asiles. » et « Vous croyez, en me faisant mourir, expier les fautes de la France. La France est coupable ! Tout est injustice.» Plus de deux mille personnes assistent à l'exécution, malgré la pluie et le froid, bien que l'exécution ait lieu la veille du Jour de l'An.

Anecdotes diverses


Vacher ne consentit à se laisser photographier qu'à la condition de pouvoir poser avec des clefs en main, expliquant : « Quand mes parents me verront ainsi, ils comprendront bien que ce sont les clefs du paradis que j'ai à la main. »

Accusé, à tort selon lui, d'être un serial killer, Joseph Vacher entame sans doute la première grève de la faim de l'histoire pénitentiaire, en janvier 1898, dans sa cellule de la prison Saint-Paul. Mais il est trahi par son codétenu, au service des gardiens, qui le balance: il mange en cachette la nuit.

jeudi 14 février 2019

Sherlock Holmes (1)

Brève introduction

Statue de Sherlock Holmes à Edimbourg
Sherlock Holmes apparait pour la première fois dans Une étude en rouge en 1887. Il serait né en 1854 (il a 60 ans en 1914). Bien qu’anglais, Holmes a des origines françaises de par sa grand-mère, sœur du peintre Vernet (Horace).
Détective privé et consultant, doté d'une mémoire remarquable, il possède cependant très peu de savoirs dans les domaines qu'il estime inutiles. Lors de ses enquêtes (4 romans et 56 nouvelles), Holmes est accompagné du Dr Watson.
Personnage très « typé », Sherlock Holmes est devenu l'archétype du « détective privé » pour des générations d'auteurs populaires éclipsant même le Chevalier Dupin d'Edgar Poe, personnage auquel Conan Doyle fait référence.
Plus d'un siècle après sa création, Sherlock Holmes est toujours adapté, à la télévision et au cinéma.

Retour sur le corpus dit "canonique"

L’œuvre de Conan Doyle comporte quatre romans et cinquante-six nouvelles. Ces textes sont considérés comme l'ouvrage « canonique », par opposition aux suites et aventures parallèles écrites par de nombreux auteurs.
Conan Doyle écrivit également deux parodies, dans lesquels apparaît Sherlock Holmes : La Kermesse sportive (1896) et Comment Watson apprit le truc (1924), ainsi que trois pièces de théâtre : Le Diamant de la couronne (1921), Sherlock Holmes et La Bande mouchetée.
Conan Doyle laissa également dans ses archives le synopsis d'une aventure, L'Aventure du grand homme, et une aventure complète, Sur la piste du faussaire, qui fut publiée à titre posthume.
L'existence de Sherlock Holmes doit beaucoup au professeur en chirurgie de Conan Doyle, le docteur Joseph Bell, dont les déductions étonnantes sur les patients et leurs maladies l'impressionnèrent beaucoup.
À l'origine, Conan Doyle avait prévu d'appeler son détective Sherrinford Holmes.

jeudi 7 février 2019

Joseph Vacher (5)

Enquête et arrestation


Le 4 août 1897, Joseph Vacher est pris en flagrant délit d'« outrages publics à la pudeur » dans un bois à Champis, en Ardèche. Il a tenté d'agresser une fermière. Alerté par les cris de la victime, le mari de celle-ci, et deux autres personnes, sont venus à son secours et ont permis l'arrestation. Le 7 septembre, Vacher est condamné à trois mois de prison à Tournon.

Portrait du juge d'instruction Émile Fourquet
Le juge d'instruction Émile Fourquet, qui a pris ses fonctions à Belley dans l'Ain en avril 1897, est cependant alerté du fait que le physique de Vacher correspond au signalement du principal suspect dans l'affaire du meurtre du jeune Portalier. Le juge, qui dresse de grands tableaux de plusieurs crimes similaires, apparaît comme l'un des premiers profileurs français. Vacher est transféré à la prison de Belley et soumis aux interrogatoires de Fourquet. Devant le mutisme de Vacher, le juge use d'un stratagème pour connaître les endroits visités par l'homme : il lui dit qu'il écrit un ouvrage sur les vagabonds et invite Vacher à parler de ses pérégrinations à travers le pays, ce que Vacher fait sans se douter du piège. Le juge constate ainsi que les errances de Vacher passent essentiellement par le sud-est de la France, la région du Rhône et de l'Ain, soit par des endroits où des crimes présentant certaines similitudes ont été perpétrés.

Le 10 octobre 1897, Vacher passe aux aveux d'abord pour huit meurtres. Certains soupçonnent Vacher de se vanter d'avoir commis des crimes dont il a seulement entendu parler. Cependant, c'est suivant les indications de Vacher lui-même que des ossements seront retrouvés dans un puits, le 25 octobre, à Tassin-la-Demi-Lune dans le Rhône. Selon le médecin légiste chargé d'étudier les restes, ceux-ci appartiendraient à une personne d'un sexe indéterminé, âgée d'une quinzaine d'années et morte depuis au moins trois mois. On croit d'abord qu'il s'agit des restes de François Bully, un manœuvre de dix-sept ans, mais celui-ci se manifeste et, plus tard, grâce aux vêtements et à la denture, les parents de Claudius Beaupied croiront reconnaître la dépouille de leur fils.


Le dossier en cours

Sherlock Holmes (3)