jeudi 21 février 2019

Joseph Vacher (6)


Le procès

Couverture du "Petit Journal", 15 Janvier 1899.
 "Le réveil de Vacher"
Le 14 juin 1898, suivant la procédure judiciaire, le juge d'instruction Fourquet charge trois médecins dont Alexandre Lacassagne et les médecins aliénistes Antoine-Auguste Pierret et Fleury Rebatel, de dresser un rapport sur l'état mental de Vacher.

Durant son procès, qui débute le 26 octobre 1898 et dure trois jours, l'accusé se comporte de manière excentrique, portant un panneau autour du cou sur lequel est écrit « j'ai une balle dans la tête » et hurlant « Vive Jésus ! Vive Jeanne d'Arc », sans que l'on sache s'il s'agit là d'un authentique délire ou d'une volonté d'amadouer et de susciter la pitié chez le jury en se faisant passer pour fou.

Les débats concernant la santé mentale de Vacher

Vacher aurait été victime d'un empoisonnement, suivi d'une typhoïde.

Découverte de restes humains dans un puits,
près de Tassin-La-Demi-Lune. 1897
En outre, selon le rapport médico-légal établi par le docteur Bozonnet à la prison de Belley le 19 septembre 1897 : « Le nommé Vacher, détenu, vingt-huit ans, est atteint de débilité mentale, d’idées fixes voisines des idées de persécutions, de dégoût profond pour la vie régulière. Il présente une otite suppurée et une paralysie faciale, consécutives à un coup de feu. Il affirme aussi avoir deux balles dans la tête. La responsabilité de Vacher est très notablement diminuée. »

En revanche, le rapport du docteur Lacassagne, à la suite d'une longue démonstration qui s'évertue davantage à souligner le degré d'atrocité des crimes reprochés à Vacher, conclut : « Vacher n'est pas aliéné ; il est absolument guéri et complètement responsable des crimes qu'il a commis et avoués. »

Condamnation et exécution

Jugé avec une certaine hâte Joseph Vacher est condamné à mort par les assises de l'Ain pour le seul assassinat de Victor Portalier.
Le 31décembre 1898, il est guillotiné à Bourg-en-Bresse.
Les dernières paroles du condamné seront : « C'est heureux que je me sois fait couper les cheveux » selon Le Petit Parisien, « La voilà, la victime des fautes des asiles. » et « Vous croyez, en me faisant mourir, expier les fautes de la France. La France est coupable ! Tout est injustice.» Plus de deux mille personnes assistent à l'exécution, malgré la pluie et le froid, bien que l'exécution ait lieu la veille du Jour de l'An.

Anecdotes diverses


Vacher ne consentit à se laisser photographier qu'à la condition de pouvoir poser avec des clefs en main, expliquant : « Quand mes parents me verront ainsi, ils comprendront bien que ce sont les clefs du paradis que j'ai à la main. »

Accusé, à tort selon lui, d'être un serial killer, Joseph Vacher entame sans doute la première grève de la faim de l'histoire pénitentiaire, en janvier 1898, dans sa cellule de la prison Saint-Paul. Mais il est trahi par son codétenu, au service des gardiens, qui le balance: il mange en cachette la nuit.

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