jeudi 7 février 2019

Joseph Vacher (5)

Enquête et arrestation


Le 4 août 1897, Joseph Vacher est pris en flagrant délit d'« outrages publics à la pudeur » dans un bois à Champis, en Ardèche. Il a tenté d'agresser une fermière. Alerté par les cris de la victime, le mari de celle-ci, et deux autres personnes, sont venus à son secours et ont permis l'arrestation. Le 7 septembre, Vacher est condamné à trois mois de prison à Tournon.

Portrait du juge d'instruction Émile Fourquet
Le juge d'instruction Émile Fourquet, qui a pris ses fonctions à Belley dans l'Ain en avril 1897, est cependant alerté du fait que le physique de Vacher correspond au signalement du principal suspect dans l'affaire du meurtre du jeune Portalier. Le juge, qui dresse de grands tableaux de plusieurs crimes similaires, apparaît comme l'un des premiers profileurs français. Vacher est transféré à la prison de Belley et soumis aux interrogatoires de Fourquet. Devant le mutisme de Vacher, le juge use d'un stratagème pour connaître les endroits visités par l'homme : il lui dit qu'il écrit un ouvrage sur les vagabonds et invite Vacher à parler de ses pérégrinations à travers le pays, ce que Vacher fait sans se douter du piège. Le juge constate ainsi que les errances de Vacher passent essentiellement par le sud-est de la France, la région du Rhône et de l'Ain, soit par des endroits où des crimes présentant certaines similitudes ont été perpétrés.

Le 10 octobre 1897, Vacher passe aux aveux d'abord pour huit meurtres. Certains soupçonnent Vacher de se vanter d'avoir commis des crimes dont il a seulement entendu parler. Cependant, c'est suivant les indications de Vacher lui-même que des ossements seront retrouvés dans un puits, le 25 octobre, à Tassin-la-Demi-Lune dans le Rhône. Selon le médecin légiste chargé d'étudier les restes, ceux-ci appartiendraient à une personne d'un sexe indéterminé, âgée d'une quinzaine d'années et morte depuis au moins trois mois. On croit d'abord qu'il s'agit des restes de François Bully, un manœuvre de dix-sept ans, mais celui-ci se manifeste et, plus tard, grâce aux vêtements et à la denture, les parents de Claudius Beaupied croiront reconnaître la dépouille de leur fils.


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