vendredi 25 janvier 2019

Louis Mandrin (2)

Le Capitaine des contrebandiers

Louis Mandrin entre alors dans une bande de contrebandiers, se livrant en particulier au commerce illicite du tabac, mais aussi à celui de cotons imprimés et d'horloges. Il en devient rapidement le chef et se définit lui-même comme « capitaine général de contrebandiers de France ». Sa troupe de plusieurs centaines d’hommes, constituée de paysans et de soldats déserteurs, est organisée comme un véritable régiment militaire. 

Sa principale cible est la Ferme générale, et non le peuple. Il use de nombreux moyens pour défier l'administration. Il contraint celle-ci à lui acheter ses marchandises, et donne volontiers des  reçus. Il peut distribuer à l'occasion des cadeaux aux uns et aux autres. Il commercialise même sa marchandise lors de grandes ventes publiques, le plus ouvertement possible, en ayant pris la précaution d’affecter ses hommes à la surveillance.

C'est en Savoie, duché faisant à l'époque partie du Royaume de Sardaigne, qu'il a ses dépôts d'armes et de marchandises. Il mène six campagnes en France dans l’année 1754. Il parcourt alors des centaines de kilomètres à travers le Dauphiné, l’Auvergne, le Languedoc, la Bourgogne et la Franche-Comté.

La fin de Mandrin

Finalement, la Ferme générale en appelle au roi Louis XV. Au cours de sa sixième campagne, Mandrin est poursuivi par l’armée royale. Et pour la première fois, le 20 décembre 1754, il est mis en fuite lors de la bataille de Gueunand.

Dans la nuit du 10 au 11 mai 1755, le régiment du colonel de la Morlière franchit la rivière Guiers et entre dans le duché de Savoie pour capturer Mandrin. Réfugié au château de Rochefort, Louis Mandrin est arrêté et ramené à Valence. 

Charles Emmanuel III, devant cette intrusion dans son territoire, demande l'extradition de Mandrin. Afin d’éviter un incident diplomatique, le roi Louis XV cède mais fait avancer le procès du contrebandier. Le 24 mai 1755, Mandrin est jugé. Soumis à la question, Mandrin reconnait les faits de contrebande mais nie tout assassinat. Il est accusé de crime de lèse-majesté, assassinats et vols ainsi que de perturber le repos public.

Condamné à la roue, il est exécuté le 26 mai 1755 à Valence. Mandrin s’installe lui-même sur la roue et il supporte le supplice sans un cri. Au bout de huit minutes, à la demande de l'évêque de Valence, son bourreau l'étrangle épargnant ainsi à Mandrin de longues heures d’agonie.



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